La communication non-verbale a une grande influence sur nos prises de parole, mais aussi sur nos relations avec autrui. Si les mots ont un impact important, le langage corporel en dit souvent bien plus que les mots.
Grâce à votre gestuelle et à votre voix, vous pouvez accroître la confiance et ajouter de l’intérêt à votre présentation voir la rendre plus claire. Cette communication non-verbale bien maîtrisée pour permet donc d’accompagner votre public dans l’intégration de vos idées avec plus de facilité.
Cependant, si vos propos ne sont pas en accord avec votre pensée, votre corps réagira à ce désaccord. Ces signaux seront transmis à votre public qui aura comme une petite alarme intérieure, consciente ou inconsciente, leur indiquant que quelque chose cloche ! Un accompagnement en prise de parole permet de repérer rapidement ces contradictions, la confusion ou les désaccords qu’il pourrait y avoir entre le texte et vous-même. Voyons ensemble ce qu’il faut faire et ne pas faire afin que vos mots et vos gestes soient en harmonie
Le langage corporel en deux catégories
La communication non-verbale et la communication para-verbale coexistent souvent sous le même nom, celui de la communication non-verbale Le non-verbal concerne les gestes, la posture, les expressions du corps ou du visage, comme le sourire ou le regard. Mais également la distance que l’on met entre soi-même et une autre personne lorsque l’on communique (la proxémie). Et le para-verbal s’adresse à la voix, c’est-à-dire au timbre, à la diction, à la prononciation et à l'intonation. Il fut un temps où l’on enseignait que le langage du corps (le Visuel) prenait le pas sur le Verbal et le Vocal. Ce qui signifiait que les signaux envoyés par notre corps étaient plus importants que ceux émis par notre voix et nos mots.
Aujourd’hui, cette règle est largement remise en question, mais nous pouvons quand même reconnaître que le Visuel a une importance majeure dans les 30 premières secondes. Imaginons que vous êtes dans la rue, vous posez le regard sur une personne dont l’attitude vous semble bizarre. Votre cerveau enclenche son instinct de survie et s’appuiera sur ce qu’il voit pour interpréter s’il y a danger ou pas ou « je le/la sens ou je ne le/la sens pas ! ». Autre exemple, on sonne à la porte de chez vous, vous ouvrez et votre ami-e est effondré-e. Sans un mot de sa part, vous comprenez en la voyant qu’il y a un problème. Passez ces 30 secondes, aucune hiérarchie ne prime ! Ce que vous dites et ce que vous exprimez par le corps sont à égalité et doivent être en harmonie. Dans le cas contraire, vous enverrez des signaux contradictoires, brouillant ainsi vos messages.
Parlons bien parlons geste !
Vos gestes servent à appuyer vos propos. Par exemple, si vous dites : « Premièrement, nous avons… Deuxièmement, cela concerne… Troisièmement… », vous pourriez vous servir de vos doigts pour indiquer, étape par étape, le 1, le 2 et le 3 et fournir ainsi un repère visuel à votre public.
Maintenant, imaginons que vous êtes angoissé-e à l’idée de prendre la parole. Vous pourriez :
Croiser les bras pour avoir le sentiment de vous protéger et envoyer l’image d’une personne fermée sur elle-même ;
Ou debout, avoir un pied devant et l’autre légèrement à l’arrière indiquant que vous avez franchement hâte d’en finir !
Ou les épaules relevées ou le pied qui tapote le sol traduisant votre fébrilité Etc.
Autant d’informations qui traduisent votre mal-être et votre désir de fuir ! Ces signaux risquent d’incommoder votre public…
Un conseil : Écarter légèrement vos pieds à la hauteur de vos hanches, bien campés dans le sol. Relâchez vos épaules et si vous ne savez pas quoi faire de vos mains, servez-vous d'elles pour imager votre texte. Cette posture enverra un message de confiance en soi et rassurera votre public et vous par la même occasion ! Nos déplacements servent aussi de repères pour expliquer certains points d’un discours. Imaginons qu’une intervention porte sur une innovation technique, il arrive que dans le développement du discours, nous soyons obligés-es de parler du passé, de l’existant et des applications futures de ladite innovation. Vous pourriez vous servir de la scène pour indiquer le temps et en faciliter ainsi la compréhension de votre sujet.
La gauche du public (donc votre droite) serait le passé, le centre face à votre public serait le présent et la droite du public (donc votre gauche) serait le futur. Vous pourriez simplifier entre passé et présent suivant le sujet.
Ou si vous êtes assis-e, utiliser vos mains pour marquer le passé et le présent.
Personnellement sur scène, j’utilise la droite du public pour le futur, car je colle à l’image d’une ligne de temps ou d’un graphique. Parlons maintenant des micros gestes, des micros expressions, ceux qui sont à peine visibles, mais qui à force de répétition se voient comme un nez au milieu de la figure comme par exemple :
Lever une épaule ;
Se gratter le front, le nez ;
Se racler la gorge à plusieurs reprises ;
Enrouler une mèche de cheveux autour de ses doigts ;
Se frotter les mains ;
Avoir des mimiques sur le visage :
Etc.
Tous ces gestes envoient des signaux, tous ne sont pas forcément négatifs, mais certains sont des gestes qui risquent de parasiter votre discours !
Je ne vais pas vous faire le décodage de tous les gestes ou des gestes parasites en particulier. Vous vous endormirez et franchement, cela ne servirait à rien ! Chaque personne est différente, je préfère vous voir pour en corriger certains ou en introduire d'autres qui renforceront vos propos.
Pour savoir si vous être en phase avec vos propos, je vous invite à vous filmer pour en avoir le cœur net. Si vous butez toujours sur le même mot, changez-le !
Si vous voyez un changement d’attitude chez vous d’une phrase à l’autre, cherchez pourquoi ? Si vous avez des gestes inhabituels, quel en est l’origine ? Si vous ressentez un mal-être dans le cours de votre speech, cherchez pourquoi ? etc.
J’ai coaché une personne qui travaillait dans une entreprise de télécommunications. Dans son pitch, un de ces avantages produits était : « Notre hotline vous répond dans les 2 minutes qui suivent votre appel ! Nous ne vous laissons jamais seul-e ! ».
Le hic, c’était que ce n’étais pas toujours la réalité et le fait d’affirmer ces propos le dérangeait. Sa voix changeait d'intonation, son souffle devenait court et il avait du mal à reprendre le fil de sa pensée. Autant de pistes renseignant son auditoire sur son état d’âme, voire la véracité de ses propos !
Afin que l’ensemble de son intervention n’en pâtisse pas, nous avons contourné l’obstacle : « Notre hotline fait son maximum pour vous répondre en 2 minutes chrono ! Régler votre problème est notre priorité ! » Ces propos étaient vrais, aussi forts que les premiers et mon client n’avait plus de soucis de cohérence entre sa pensée et son corps ! Il devenait crédible. Lorsque vous ne croyez pas à ce que vous dites, ne pensez pas leurrer vos interlocuteurs, contournez l’obstacle, sinon ils s’apercevront de la supercherie.
Le regard franc !
En prise de parole, il est important de maintenir un regard panoramique pour capter l’attention de l’assemblée. C’est un signe d’intérêt et de fiabilité inscrit dans notre culture. Vous devez donc regarder votre public droit dans les yeux, ou presque !
En petit comité, le contact visuel peut-être déstabilisant, beaucoup plus que dans une assemblée de 500 personnes ! Si si croyez-moi ! En petit nombre, vous êtes plus proche les uns des autres et votre effort sera de maintenir ce contact visuel quel que soit le regard de vos interlocuteurs.
Ne tombez pas dans le piège de rester bloqué-e face à un regard désapprobateur ou amorphe ! Vous risquez de perdre le fil de votre intervention. Au contraire, passez très vite et accrochez-vous aux regards empathiques ou curieux, quitte à laisser tomber le regard inquisiteur dans les premières minutes.
Lorsque vous serez lancé-e, il vous sera plus facile de revenir, l'espace d'une seconde, sur ce regard tant redouté. D'ailleurs, vous serez surpris-e de constater que ce regard se sera adouci, dépité d'avoir été tant délaissé !
Face à une assemblée, vous ne pourrez pas regarder tout le monde ! En revanche, le contact visuel doit être maintenu. Si vous êtes débutant-e et timide, je vous suggère dans un premier temps de regarder le mur du fond, comme si vous aviez dessiné un gros point, légèrement au-dessus de la tête des participants. Faites de même sur les murs à droite et à gauche.
Exprimez-vous en regardant devant vous et au bout de 3 ou 4 phrases, positionnez-vous pour regarder à droite, puis à gauche (ou vice et versa) pour revenir au centre afin que tout le monde se sente concerné et se sente proche de vous, même si vous êtes loin.
Par la suite, lorsque vous vous sentirez plus confiant-e, vous pourrez vous accrocher à des "paquets de regards, proches de vous, loin de vous, sur les côtés. C'est grâce à ce balayage du regard que vous établirez le contact.
Vous l’aurez compris, le regard est important, non seulement, il renvoie un sentiment de proximité, mais il personnalise la relation. La personne (ou le "paquet" de personnes) se sentira existée comme si vous ne vous adressiez qu'à elle !
La voix juste et mélodieuse
La voix est bien sûr un trait de votre personnalité, mais c’est également un outil important pour fortifier votre intervention, en réunion ou lors d’une présentation devant un public plus important. Avoir un ton clair et convaincant ne s’improvise pas. L’intonation des mots donne du sens à vos propos. Une bonne diction permet d’être compris-e… Dans cet article, je ne vais pas développer trop longuement ce sujet, c’est plus parlant en face-à-face et à l’aide d’exercices.
En outre, je m’attache plus au naturel de la personne qui sera authentique si ces propos sont justes. Et ce n’est qu’au fur et à mesure que sa voix sera posée, son intonation plus juste et avec le bon timbre… Néanmoins, cela ne m’empêche pas de vous brosser un tableau dans les grandes lignes. S’il y a un exercice que vous pouvez faire dès à présent pour avoir un timbre de voix naturel est d’inspirer largement et de bloquer votre respiration quelques secondes.
Ensuite, expirez l’air doucement, un simple filet doit sortir de votre bouche. Cet exercice vous permet de détendre le diaphragme et d’éviter d’être essouflé-e et de récupérer une voix normale, votre voix. Les bons orateurs sont ceux qui gèrent le mieux leur respiration. D’ailleurs, les silences aident non seulement à appuyer vos propos, mais aussi à reprendre votre souffle. Puisque je parle de silence, j’évoquerai tout de suite le débit de la voix. La plupart des orateurs parlent trop vite. Moi y compris, surtout si je m’enflamme, je dois veiller à mesurer non seulement mes paroles, mais également la vitesse de mon élocution ! Nobody is perfect !
Je vous invite à lire cet article sur le silence : Pourquoi les silences sont-ils si importants ?
Pour certains-es le trac sera la cause d’un débit trop rapide. Entraînez-vous à étirer de 20 à 30 % le temps de votre intervention, en faisant des pauses et des silences en fonction de la ponctuation de vos phrases. Quant à l’intensité du volume de votre voix, elle dépendra de la salle dans laquelle vous vous trouvez, mais aussi de vos propos. La respiration par le ventre est un exercice également intéressant pour ne pas fatiguer votre voix. Des vidéos sur YouTube peuvent vous y aider. L’intonation, c’est la mélodie de votre voix. Elle est nécessaire pour capter l’attention de votre auditoire en la modulant suivant les intentions que vous souhaitez donner à vos propos. Imaginez un morceau de musique avec toutes ces notes... Je terminerai par la diction et plus précisément l’articulation. Si vous n’articulez pas suffisamment les mots, vous risquez d’avoir une intonation monotone et d’être partiellement compris-e.
Un conseil : Appuyez sur les consonnes des mots importants pour donner de l'importance à vos propos. Par exemple si je vous dis : " Je suis coach et formatrice en prise de parole et mon métier est de vous apprendre à convaincre avec confiance et style. "
Dans cette phrase, je vais appuyer sur les consonnes en gras : Je suis Coach et Formatrice en Prise de parole et mon métier est de vous Apprendre à Convaincre avec Confiance et Elégance !
Si vous avez tendance à manger vos mots, je vous invite à mettre un stylo dans votre bouche et à réciter votre texte en essayant de bien prononcer chaque mot, malgré la gêne du stylo. Attention toutefois à ne pas faire trop longtemps cet exercice pour éviter les tensions au niveau de la mâchoire. Si vous avez un problème d’articulation plus important, quelques séances chez un orthophoniste vous permettront de faire de gros progrès rapidement
Notre tour d’horizon sur la communication non-verbale et para-verbale s’achève. Si cela peut en décontenancer certains-es par le nombre de connaissances qu’il faut maîtriser, en réalité, c’est bien plus simple lorsque vous vous faites accompagner, car la formation ou le training porte uniquement sur vos forces et vos faiblesses et par conséquent, vous avez de très bons résultats rapidement.
Ce qu’il faut garder en tête, c’est que le langage corporel et les mots font partie intégrante de votre prise de parole. En communication orale, tout compte ! Le verbal comme le non-verbal, c’est une question d’équilibre et de justesse. L’un est aussi important que l’autre et l’un ne va pas sans l’autre !
Si vous avez des doutes ou des interrogations, n’hésitez pas à me contacter via le formulaire de contact, je vous répondrai dans les 24 H.
À bientôt !
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